top of page
Rechercher

Danser Duncan aujourd’hui

  • jochanson
  • 9 févr. 2024
  • 2 min de lecture

Elisabeth Schwartz transmet, à raison d’une séance par mois dans le 13e arrondissement, le répertoire de Duncan lors d’un cours permettant d’intégrer la philosophie de la danseuse, accompagné de focus sur les idées de Laban ou Bartenieff. Elisabeth Schwartz est la grande spécialiste française de ce répertoire. Danseuse et universitaire, elle enseigne dans les conservatoires réputés de France, à l’université et dans différentes structures, comme Micadanses par exemple. Elle apprend le répertoire duncanien aux États-Unis et le transmet depuis, aux danseurs professionnels, comme François Chaignaud récemment, aux élèves danseurs ou aux non danseurs.


Elisabeth Schwartz dans Duncan - Crédit photographique : Camille Blake


Il y a dans les danses de Duncan, marquée dans sa vie par de lourdes tragédies, à commencer par la mort de deux de ses enfants, une joie qui subsiste. La recherche de la hauteur, le plexus tourné vers le ciel, le mouvement perpétuel, le corps toujours en mouvement, l'allant des anacrouses et des déséquilibres, la recherche d'une nature généreuse et d'une beauté antique, tout dans la danse de Duncan transpire la joie. Il n'y a pas nécessairement à jouer les chorégraphies : respecter les pas duncaniens suffit à dire la beauté.


Danser la modernité, danser Duncan aujourd’hui, c’est assumer un contre-courant. Au milieu des explosions Gagas d’Ohad Naharin, de la danse freak de Marlene Monteiro Freitas, de la géométrie abyssale d’Anne Teresa de Keersmaeker, des manifestes coups de poing de Maguy Marin, face aux corps abimés ou déphasés de notre temps, Duncan offre un moment de répit. La douceur du geste, la joie contre tout, les élans naturels du mouvement, tout transpire une allégresse anachronique et pourtant nécessaire. Dans le même temps, force est de constater que tous les chorégraphes cités, au milieu de l’abime, gardent en leur cœur une inspiration propre à Isadora. Enfouie, cachée, mais latente. Duncan contemporaine ? En quelque sorte. Elle offre la source de joie indispensable à tout mouvement et l’on peut parier qu’elle ne se laissera jamais démoder.


Jonathan Chanson - Février 2024



 
 
 

Comments


bottom of page